The Reflecting skin

de Phillip Ridley

 

J'ai vu The Reflecting skin pour la première fois à la télévision belge (très tard un soir) alors que je vivais aux Pays-Bas et n'ai eu de cesse de le revoir, ce qui ne m'a été donné que très récemment grâce à Amazon où j'ai carrément commandé... la K7 (version américaine !), n'étant pas équipée pour le blue ray qui était la seule autre option en région 2.

J'éprouvais une véritable obsession pour ce film noir, violent et étrange à la fois (un peu comme Northfork ou Les Trois couronnes du matelot) et ce sont ces sensations, ces impressions qui m'ont accompagnée des années durant où j'ai guetté sa venue sur Amazon, qui a pris son temps.

Sans doute avais-je retrouvé là des fragments de ma propre enfance, solitaire et imaginative à souhait ? (je n'écrivais pas encore, par contre je dessinais beaucoup !). Car le synopsis le résume ainsi : dans l'Amérique rurale des années 50, un enfant rêveur et farceur, élevé par un père violent et une mère abusive, échafaude des hypothèses farfelues à propos des villageois qui l'entourent. Il est ainsi convaincu que la curieuse  dame qui vit seule sur le bord de la route est un vampire, ce qu'elle n'est pas (évidemment) puisqu'il ne s'agit pas là d'un film de genre mais bien d'un film d'auteur (de Philip Ridley)dont le seul genre est troublant et envoûtant.

Le revoir tant d'années après m'a un peu déçue, je l'avoue, ayant vu d'autres fils noirs et étranges entretemps - d'autant que j'ai compris que je l'avais vaguement amalgamé avec Léolo, un film québécois vu à la même époque - mais je le garde dans cette dvdthèque idéale parce que je suis assez convaincue que votre première fois sera aussi forte que la mienne, et que donc cela vaut la peine de vous le recommander. Un film qui vous obsède ensuite pendant tant d'années porte en lui "quelque chose", c'est indubitable. Sans attente fantasmagorée à la clé, je maintiens qu'il doit toujours être excellent.