J’oublie régulièrement les chiffres fatidiques de l’édition française, aussi ai-je été contente de les trouver, avec des tas d’autres informations pertinentes, sur le blog suivant :
Vous qui rêvez d’être édité, je m’en voudrais d’être décourageante mais soyez conscient que vos chances sont à peu près aussi élevées que celles de gagner au Loto, et qu’en moyenne le taux d’acceptation chez les grands éditeurs est de 2 %, parfois plus et souvent moins selon l’importance de l’éditeur et, surtout, son domaine de prédilection. Un grand éditeur reçoit entre 100 et 8000 manuscrits par an pour Gallimard (une vingtaine de manuscrits par jour !), la moyenne étant de 1300 manuscrits annuels – 3 par jour, 20 par semaine -, ce qui est déjà une quantité énorme à gérer ; le petit éditeur lit lui-même, le grand emploie des lecteurs, ce qui explique les délais des réponses, entre 3 et 6 mois pour la plupart. Certains ne répondent jamais, ou tardivement ; ainsi j’ai un manuscrit en attente depuis 2,5 années…
Sachez par ailleurs qu’il existe une particularité française (et belge, peut-être aussi helvétique) consistant à bien vouloir traiter les manuscrits envoyés par la Poste, alors que les éditeurs anglo-saxons passent exclusivement par des agents littéraires qui effectuent au préalable le redoutable travail de sélection. Je le précise parce que j’ai été régulièrement contactée par des auteurs francophones peinant à être édités en France et qui rêvaient de se faire traduire en anglais – sans la moindre notion des tarifs, 5 000 euros au bas mot – pour être édités ensuite aux Etats-Unis, ignorant totalement le système des agents littéraires qui, au passage, prélèveront leur pourcentage sur votre travail lorsqu’il sera publié, s’il l’est jamais. Il en existe en France, mais les éditeurs s’en méfient qui préfèrent travailler directement, ai-je entendu dire, et ils remplissent alors d’autres fonctions, comme négociations de droits de traduction d’ouvrages étrangers ou négociations de droits d’auteur opulents pour un auteur connu…
Il est évident que si vous avez rédigé un ouvrage pratique, ou encore un livre au titre racoleur (Comment s’enrichir en 10 leçons) vous aurez plus de chances d’être publié que si vous avez commis nombre de poèmes, mais la publication n’est pas automatique pour autant, le nombre de manuscrits reçus dépassant toujours largement le nombre de publications annuelles d’une maison donnée.
La semaine prochaine, je vous expliquerai comment découvrir ce chiffre magique, et surtout comment bien cibler les maisons d’édition auxquelles vous destinez votre manuscrit, ce qui vous évitera bien des envois, et des frais, inutiles.
Quelques conseils amicaux en attendant, et afin de vous éviter de perdre temps et/ou argent : n’envoyez jamais votre manuscrit par le net sauf si cela vous a été expressément demandé, n’envoyez jamais de simple synopsis accompagné d’un premier chapitre si votre production est littéraire – cela fonctionne par contre pour les témoignages et les essais -, et évitez scrupuleusement les fautes d’orthographe si vous souhaitez être lu au-delà de la première page (…).
En dernier lieu, n’oubliez pas de paginer votre opus – il est fortement recommandé de le faire relier – et surtout, et c’est plus commun qu’on le croit, n’oubliez pas d’inscrire vos coordonnées, et aussi d’ajouter une lettre d’introduction, dans laquelle vous éviterez de vous présenter comme le futur grand écrivain du siècle, c’est présomptueux, et prématuré.
Une belle semaine (de réflexion) à tous !