L’état des lieux six mois plus tard
Bien.
Bon.
Soit.
Près de six mois après la mise en ligne de mon Petit Manifeste de poésie quotidienne, il est encore un peu tôt pour un bilan en bonne et due forme, mais de grandes lignes se dessinent néanmoins :
Avec 6 commentaires positifs et à chaque fois 5 étoiles (moins une), j’ai été tour à tour 17ème, 34ème, 3ème, 94ème et 6ème dans les classements Amazon catégorie « Kindle/développement personnel/guides pratiques »… J’ai du mal à comprendre le pourquoi du comment de ce classement qui ne peut être lié aux ventes, encore modestes à
ce stade-ci, et qui doit donc tenir au nombre de commentaires et d’étoiles.
En fin de campagne promotionnelle personnelle, je constate par ailleurs que ma liste de contacts e-mail est insuffisante (seulement 200 personnes) et ne peut donc générer un nombre inestimable d’acheteurs si l’on se base sur un taux de conversion de 10 % en moyenne dans ce genre de campagne ; que ma pub personnelle sur Facebook semble avoir été suivie par un certain nombre de mes 800 et quelques « amis », mais ne semble pas s’être forcément assortie de ventes. Or au prix modeste où cet ouvrage est vendu, j’attendais davantage de déclics, et de clics, de ce côté-là. Donc ça bugge, un peu, même si c’est encore trop tôt pour tirer de grandes conclusions générales, et même si la plupart des acheteurs semblent ravis et l’ont fait savoir ; à toute fin utile, ma page FB consacrée au livre compte à présent 127 « likeurs », ce qui n’est pas si mal pour un début.
Les freins à une lecture numérique
Le frein principal n’est sûrement pas le coût (2,68 euros !), donc, mais semble bien être l’objet numérique en soi, bien sûr chez les plus âgés de mes lecteurs, mais pas seulement. Ainsi, une amie californienne propriétaire d’un ipad qu’elle sait parfaitement bien utiliser pensait impossible de lire un Kindle dessus. Grâce à moi elle a découvert qu’elle possédait déjà la liseuse Kindle (mais ne savait qu’en faire…).
D’autres encore n’avaient soit jamais côtoyé d’objet numérique même identifié et semblaient réfractaires à la chose, ou à la lecture sur écran, soit étaient réfractaires à la liseuse Kindle (dont j’avais pourtant expliqué le fonctionnement et téléchargement gratuit sur tout ordinateur ou téléphone), soit étaient réfractaires à un paiement Amazon/Intenet ; du coup, certains m’ont commandé le pdf, ce qui ne risquait pas de booster mes ventes et éventuels commentaires Amazon, et donc de m’offrir des progrès dans le classement ! De toute évidence, l’amorçage de la pompe sur Amazon n’est pas simple (or il est indispensable, faute de couverture médiatique, pour enclencher un cercle dit vertueux), et presque tous les acheteurs de mon livre me sont, à ce stade-ci, connus, ce qui n’est pas tout à fait le but du jeu. Bien sûr le souci peut aussi être le titre, la couverture ou, plus évident encore, le contenu !
La grosse artillerie
J’en déduis en tout cas que si je souhaite au moins rentrer dans les frais occasionnés par la réalisation technique de l’e-book, je dois passer à la vitesse supérieure, et pour cela deux voies s’imposent à moi : la première sera la traduction vers l’anglais, où le marché numérique est beaucoup plus dynamique et j’en veux pour preuve les ventes d’une amie auteur d’un très chouette e-book (Le Livre du citron) et qui en a vendus 70 en France et… 700 aux EU sans la moindre publicité, juste une affiliation au programme Kdp select d’Amazon.
La seconde passera par les medias afin de toucher d’autres personnes que mon premier cercle (correspondants mel, amis FB, Twitter et Google +) qu’à mon avis j’ai pratiquement épuisé au bout de ces quelques semaines. Donc c’est parti pour un communiqué de presse, un relevé des adresses mels des magazines susceptibles d’être intéressés, et hop, le tour est joué, la première étape en tout cas, que j’ai déjà pratiquée pour mes ouvrages papiers, avec un certain succès (articles de presse, 2 interviews radio et 2 interviews télé).
Si cela ne fonctionne pas, je songerai alors aux services publicitaires (payants) de FB ou Google et aux agences de presse (payantes), ce qui risque de faire s’envoler les frais mais l’on n’a rien sans rien et souvenez-vous, mon but est de tester pour vous (et pour moi) l’objet numérique et son contexte (porteur ou pas, et si oui à quel prix).
Cela étant dit, je ne testerai pas à n’importe quel prix non plus puisque je viens de terminer un ouvrage sur la Shoah que j’envoie d’office vers des éditeurs traditionnels ; dans ce cas de figure-là, je ne tenterai le numérique qu’en dernier recours. Car même si j’ai le projet de mettre encore quelques ouvrages en ligne pour tester – mon Petit Manifeste en anglais, un conte jeunesse en français et anglais, un précédent texte sur la Shoah, épuisé dans sa version papier – je n’oublie pas les écueils du numérique, qui rejoignent ceux de toute l’auto-édition quand l’auteur ne s’appelle ni Musso, ni Angot, ni Lévy : le manque de crédit accordé à ce genre d’ouvrages, le manque (cruel) de visibilité et le manque (tout aussi cruel) de critiques dans la presse et ailleurs (No 1 des générateurs de vente et de l’amorce d’une réputation), renvoyant au manque de crédit tout juste évoqué et renforçant le manque de visibilité…
C’est triste à avouer, mais plus j’avance dans le numérique et plus je crois au livre papier !
Pour les inconnus en tout cas, ce que je suis presque.
Bien sûr, chers lecteurs, vous pouvez encore inverser la tendance en cliquant sur le bouton tout en bas et me prouver que j’ai tort… 😉
A suivre dans mon dernier article sur le lancement du Petit Manifeste : mon expérience (peu concluante pour l ’instant) avec le système My Kindex, certes fort ingénieux, mais un brin coûteux (compter 100 euros minimum) et sans garanties à la clé, ainsi que je vous le prouverai (hélas pour moi) dans un prochain article.
Cela étant, leur équipe est sympathique et efficace (merci, Thomas & Céline !), et elle a pointé un souci dans mon titre (ambigu) qui pourrait expliquer pourquoi ma campagne chez eux ne m’a, à ce jour, pas rapporté plus de 10 lecteurs (en sus des 30 que j’avais « achetés »). Mais, je le répète, leur système est ingénieux et doit pouvoir fonctionner pour des livres clairs, nets et carrés ! A suivre, donc ! 🙂 Ainsi que l’interview d’une auteure inconnue qui, elle, a décollé sur Amazon (avec un roman)… pour finir en livre papier… ; comme quoi il ne faut pas désespérer… 😉
Je crois que c’est aussi une question de choix de mots-clé (et donc de sujet)…as-tu vérifié combien de recherches il y a dans le monde francophone sur les mots « poésie », « manifeste » ou encore « vie quotidienne »? Puisque les ventes sur internet dépendent presque exclusivement des recherches des internautes, on est malheureusement obligé d’y penser…
Merci d’avoir pris mon exemple!!
IL y a sûrement aussi une question de mots clés, mais je crois que le thème même de mon livre, aussi sympathique soit-il, n’est pas « populaire ». Qui s’intéresse à la poésie de nos jours ? Plus personne ! Or, d’après Céline de My Kindex, mon livre prêterait à confusion puisque d’emblée elle a cru que c’était un recueil de poèmes… Selon elle toujours, ceux qui veulent du dev perso reculeraient face à l’obstacle poétique,et ceux branchés poésie reculeraient face à l’aspect guide pratique. Analyse intéressante, et peut-être même pertinente, qui sait ?
Oui, moi aussi ! J’aurais aimé être plus +, crois-moi, mais ceci est le (coûteux !!) constat (plusieurs centaines d’euros tout de même) d’un envol qui n’a pas eu lieu. Attention, mon livre n’est peut-être pas le produit idéal, mais tout de même… Voyons si cela donnera mieux avec un changement de titre (qui va encore me coûter des sous, donc j’hésite), je plaide coupable à ce niveau-là.
Bon, j’aurais voulu lire autre chose et espérer tout d’un coup dans le numérique mais cela confirme une fois de plus ce que je pensais. Numérique ou papier, la promotion autour d’un livre est la seule étape nécessaire. Pour cela beaucoup de temps, voire d’argent? ou de notoriété…
Bref, j’attends la suite…