Les Signes que l'Au-delà nous envoie
Anne-Michèle Hamesse, auteur
Avril 2022
J’avais déjà rencontré Edith Soonckindt à Rome il a des années dans un jardin parfumé de la Villa Borghese, nous partagions alors un séjour littéraire à l’Academia Belgica, quelques semaines enchantées.
Edith m’avait déjà paru une artiste inspirée et c’est avec grand plaisir que j’ai retrouvé intact ce talent déjà bien présent à l’époque.
C’est peu dire que le livre d’Edith Soonckindt « Les signes que l’au-delà nous envoie » interpelle.
C’est le récit d’une vie de femme parsemée d’aventures spirituelles, de signes tous plus troublants les uns que les autres.
Nous gardons toutes le souvenir de ces étrangetés qui ont émaillé nos parcours , nous y avons prêté plus ou moins d’attention, nous avons rangé ces signes et bien souvent nous n’en parlons plus guère ou rarement.
Les femmes cachent bien des mystères, beaucoup de secrets, les femmes sont des sorcières, des chercheuses d’âme, des guérisseuses, elles détiennent pour la plupart des récits fantastiques, des expériences enfouies en elles et qu’il convient de taire pour éviter moqueries ou dédain.
Edith Soonckindt, avec son franc-parler, ne les cache pas, elle les débusque, les dévoile, les raconte et c’est un bonheur de la lire.
Vous aurez remarqué, je ne parle ici que de femmes.
En effet ce sont elles, la plupart du temps, les sorcières.
Les hommes, en général, quand ils manipulent les signes de l’au-delà, les utilisent volontiers, non comme des témoignages mais comme un pouvoir, ceux dont nous parle Edith Soonckindt sont des mémoires des pierres, des anges, des rêves, mais elle proclame son athéisme, se dit femme cartésienne.
Et pourtant elle nous conte avec une sincérité confondante, parfois teintée d’humour, ce qui a marqué sa vie, le récit est parfois très noir avec des passages des plus funestes mais heureusement corrigé par ces pointes d’humour, de dérision, qui nous ramènent sur terre, ce détachement bienvenu, dédié au peuple des femmes, magnifique et sincère, à celles qui accompagnent les anges et en sont accompagnées.
Il y a cette relation étroite avec une Mort toujours déjouée.
Ses liens avec ses fantômes, les défunts.
Et ce voyage astral inoubliable qu’elle entame à partir de sa chambre d’où elle frôle les nuages le ciel et les toits, dans cette ville nommée joliment « ville de la pluie » vous aurez reconnu Bruxelles , point de départ de ce voyage astral qui nous emporte avec elle par-dessus les gens , les mers, le monde puis les planètes, l’immensité et nous en laisse revenir enchantées de ce périple d’oiseau, réceptives comme Edith aux signes que l’au-delà nous envoie.
Edith Soonckindt est aussi, outre son œuvre romanesque, la talentueuse traductrice du Chardonneret de Dona Tartt.
Anne-Michele Hamesse