Le Bannissement
de Andrei Zviaguintsev
Que Pierre de Brouwer, l'infatigable (et adorable) Monsieur cinéma du CCJF à St Gilles (Bruxelles) soit cent fois remercié pour avoir programmé il y a quelques années ce Bannissement (sans grand succès je le crains) et son presque aussi superbe jumeau (Le Retour), du réalisateur russeAndrei Zviaguintsev (dont je n'ai par contre pas apprécié le petit dernier, Elena).
Sous l'apparente banalité d'une vie de famille bien réglée comme elles semblent toutes l'être, en Russie comme ailleurs, et lors d'un week-end ensoleillé à la "datcha" qui aurait pu être joyeux, sourdent les rapports tendus entre les deux parents, sous forme de possessivité et de pseudo tromperie révélée par une troisième grossesse accidentelle.
Comme en dire plus déflorerait totalement la trame (subtile) de l'histoire, qui tend vers le drame jusqu'à la fin du film (que l'on peut aussi ne pas tout à fait comprendre, comme ce fut mon cas la première fois), je me conterai d'être elliptique et de vous laisser découvrir par vous-même pourquoi vous devez absolument voir ce film troublant, pesant, obsédant, dans ses images aussi puisque que certaines (comme cette rue de ZIP russe sous la pluie) continuent de revenir me hanter aux moments les plus étonnants (en pleine révision de textes UE, par exemple) !
Un vrai bijou qui, s'il correspond à votre sensibilité, devrait vous hanter tristement quelque temps également..