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La question peut vous sembler saugrenue, elle vaut pourtant la peine d’être posée si l’on s’en réfère à nombre de blogs d’auteurs (très) amateurs parlant pompeusement d’eux-mêmes comme « écrivains », alors que le plus souvent ils ne sont même pas publiés, ou alors autoédités…

 Afin de vous éviter le ridicule d’une telle appellation, je voudrais clarifier quelques points, le premier étant : n’est pas écrivain qui veut !

Je sais bien que je vais vous sembler injuste, que le peintre, y compris du dimanche, a le droit de s’autoproclamer « peintre » même s’il ne commet que des croûtes, et que la définition courante du mot « écrivain » dans le Robert est : personne qui compose des ouvrages littéraires.

Mais là est bien le problème : il y a de nos jours beaucoup de livres et très peu de littérature, donc d’écrivains, un avis qui n’engage que moi mais que nous sommes quelques puristes à partager.

Je m’explique.

D’abord il y a le poète qui, s’il est bon, est le représentant de la littérature pure, qu’il soit adepte du vers classique ou libre, ou encore de la prose poétique. Vous êtes poète si vous pratiquez, ainsi que le définit une amie au verbe carré, « les éjaculations de l’âme »… Vous êtes alors dans le ressenti et l’expression vitale (mais elle peut aussi être cérébrale) de ce ressenti, vous couchez sur papier (ou sur ordinateur) au fil d’une inspiration posée ou impulsive, sans vous soucier trop de là où ça va et de à quoi ça ressemble, ce qui ne vous empêche pas de retravailler votre texte ensuite, histoire d’élaguer, resserrer, transformer la matière brute en ouvrage, ce qui distinguera alors le bon poète du mauvais.

Quand vous êtes poète, vous pouvez généralement faire l’impasse sur la structure narrative (ce qui n’empêche pas la structure tout court), c’est votre privilège. Simplement parce que vous ne menez pas une histoire de manière conventionnelle et, généralement, n’avez pas à gérer de multiples personnages à la psyché, ou au vécu, complexe. Pour certains la poésie restera plus facilement gérable pour ces raisons-là. En échange de quoi vous devrez posséder une voix et un univers, ou y parvenir à force de travail, sachant par ailleurs que l’on choisit rarement d’être poète par manque de certaines qualités narratives, c’est plutôt une évidence qui s’impose à vous.

Ainsi que déjà indiqué dans ces lignes, la poésie, jugée trop difficile, n’a hélas plus le vent en poupe, c’est donc une occupation à haut risque avec peu de chance d’être édité(e), et donc lu(e), sauf si vous possédez un blog personnel avec votre quota de fidèles attitrés, une option que je recommande à tous.

La deuxième catégorie est celle des auteurs qui, à mes yeux, regroupe le gros du peloton dit « littéraire » dans la production contemporaine. Il s’agit là de gens qui ont rarement une voix ou un univers mais qui savent raconter une histoire, avec un début, un milieu, une fin, une ou plusieurs intrigues (primaire/secondaire+subplot etc.) et généralement plusieurs personnages plus ou moins complexes, en fonction de quoi l’histoire racontée sera intéressante, voire palpitante, ou pas (car l’on peut être par ailleurs un mauvais auteur, les exemples ne manquent pas).

Si c’est la catégorie des auteurs que vous visez, vous devez impérativement savoir maîtriser les rouages de la narration (construire une histoire/intrigue et/ou des personnages), encore plus si vous ambitionnez de construire un polar par exemple. Cas de science infuse exceptés (Mishima, Marquez), il vous faudra en passer par du coaching, des ateliers d’écriture, ou encore cet autre coaching bien utile que sont les livres spécialisés sur lesquels je reviendrai dans un prochain article. Lire des livres dans la veine que vous visez et en analyser la structure est aussi une option (c’est ce qu’a fait Marquez)

La troisième catégorie, la plus impressionnante et la plus inégalement peuplée – car beaucoup s’intitulent écrivains qui n’en sont pas… – regroupe, à mes yeux toujours, ceux qui, à l’image du poète, possèdent une voix, un univers, et savent parfaitement structurer une histoire et donner vie et consistance à des personnages, autant dire très peu d’« écrivants », pour utiliser un terme agréablement neutre.

On appelle cela des écrivains, moi en tout cas je ne nomme ainsi que ceux qui réussissent ce périlleux doublet. Et il y a très peu d’exemples probants, surtout dans la production contemporaine qui favorise plutôt les auteurs au style neutre sachant vaguement raconter des histoires, puisque, apparemment, c’est ce que le peuple des lecteurs contemporains veut…

Je citerai comme bel exemple d’écrivain du XXe siècle le Colombien Gabriel Garcia Marquez qui a su parfaitement allier imaginaire débridé, histoire rocambolesque et style unique pour nous offrir, entre autres chefs d’œuvre, Cent ans de solitude.

Je vous laisserai donc avec un extrait de 11 mn de ce documentaire (L’Ecriture sorcière) de Mauricio Martinez-Cavard, Colombien également, afin de découvrir cet auteur et son univers plus avant, et surtout ses conseils d’écriture… Vous trouverez en fin d’article la vidéo complète en espagnol, Mauricio devant publier ultérieurement la version complète sous-titrée en français.

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Pour d’autres exemples d’écrivains je vous convie à consulter ma nouvelle page « ma bibliothèque idéale », qui s’accompagne d’ailleurs d’une page « ma dvdthèque idéale »,  « ma cdthèque idéale » et « ma pinacothèque idéale« , ce pour les amateurs autres que ceux de livres… 😉

Je vous inviterai sinon à vous interroger sérieusement sur la catégorie d’« écrivant » à laquelle  vous souhaitez appartenir, ou encore à laquelle vous vous sentez appartenir spontanément. Il en découlera que peut-être vous feriez mieux de ne pas attaquer un roman psychologique ou un polar, ou encore que, votre souffle ou votre capacité de (re)travail étant limitée, vous feriez mieux de vous en tenir à la nouvelle, exercice de concision et d’efficacité néanmoins pas à la portée de tous.

Evitez de choisir par défaut, tenez compte de vos envies et surtout de vos capacités, de la force de votre souffle créatif et surtout de votre aptitude à organiser un récit (ou pas) et à travailler, travailler, travailler (ou pas), ainsi que des tendances du marché – souvenez-vous, mon but est de vous aider à être édité – sachant que la poésie ne se vend plus, que la nouvelle se vend mal mais que les histoires sans style particulier se vendent bien pour peu qu’elles soient émouvantes et/ou pleine de rebondissements. Le récit historique a son petit succès, et le récit autobiographique est envisageable également si le vôtre est fort, et original. En allant au plus profond de ce qui fait votre unicité, que ce soit par le biais de l’autobiographie ou celui de la fiction, c’est curieusement ainsi que vous toucherez le plus grand nombre.

Vous pouvez aussi choisir de n’écrire que pour vous, auquel cas foncez vers ce qui vous plaît et amusez-vous, ce sera votre privilège !

Enfin, si vous êtes tiraillé(e) entre des aptitudes et des envies très divergentes, exercez vos talents les plus obscurs pour vous faire plaisir et entraînez-vous à maîtriser l’art de la narration (ateliers, coaching privé, livres) pour tenter de rejoindre le peloton des auteurs contemporains racontant une histoire. Une histoire vaguement neuve, originale et bien menée, si possible autour d’une thématique contemporaine, dans l’air du temps, ou encore en le devançant carrément, vous offrira des chances maximales d’être édité(e).

Courage à tous dans vos choix quels qu’ils soient, et à bientôt pour de nouvelles aventures ! J

Et vos avis en commentaires m’intéressent toujours bien sûr ! 🙂

La vidéo complète de L’Ecriture sorcière (La Escritura embrujada) pour ceux/celles qui maîtrisent parfaitement l’espagnol se trouve ici.

 

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